Les gens se débattent avec leur travail. La course effrenée, dans laquelle il faut travailler plus dur et plus longtemps, fait des ravages. Le stress et le burn-out sont en hausse. Le nombre d’incapacités de travail atteint des records. Nous devons travailler jusqu'à ce qu’il faille appeler le médecin.
Dans « Ils nous rendent fous », Kim De Witte nous emmène dans les salles des machines de ce parcours insensé. « Activation et flexibilisation des jeunes et des moins jeunes » : voilà ce que nous entendons. Mais pas dans la vie sociale, sportive et culturelle, pas dans la prise en charge des petits-enfants ou des parents âgés, pas dans le bénévolat. Non, ce qui compte, c’est : l'activation sur le marché du travail. Tout ce qui vit est réduit à la rentabilité. Travailler jusqu'à 67 ans ? C'est déjà dépassé ! Désormais, la Commission européenne recommande aux Belges de travailler jusqu'à l'âge de 70 ans. Et aux Lituaniens, de travailler jusqu'à 72 ans, soit plus que l'espérance de vie.
Travailler jusqu'à ce qu’on tombe, pourquoi devrions-nous continuer à l'accepter ? Comme la vague de choléra de 1854 et la grippe espagnole de 1918, la vague de stress et de burn-out peut constituer un point de basculement. Être le point de départ de grands remèdes sociaux, pour rééquilibrer le travail et le repos, depuis les jeunes jusqu’aux personnes âgées.
Nous ne sommes pas des lapins Duracell.